URL

https://doi.org/10.1101/2021.04.21.21255876  

Type d’article

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Thème

Stratégies de contrôle  

Que retenir de cet article, en 1-2 phrases ?

Cet article étudie rétrospectivement l’influence de confinements régionaux plutôt que nationaux sur la propagation de l’épidémie de COVID-19. L’étude met en évidence que l’impact d’un confinement régional retardé dépend fortement du nombre de reproduction dans la région. Elle montre également que pour une vague pandémique à croissance rapide comme celle du printemps 2020 en France, définir le calendrier des confinements à un niveau régional plutôt que national ne retarde que de quelques jours la mise en œuvre d’un confinement à l’échelle nationale, mais entraîne une mortalité et un stress considérablement plus élevés pour le système de santé.  

Objectifs de l’étude / Questions abordées

Cet article cherche à comprendre rétrospectivement comment l’épidémie de COVID-19 aurait évolué, s’il y avait eu des confinements sur critères régionaux plutôt que nationaux. Notamment, quelle serait la date à laquelle chaque région aurait dû être confinée et quel aurait été le coût de ce début différé de confinement en termes d’hospitalisation et de mortalité.  

Méthode

L’étude est basée sur un modèle déterministe à compartiments, structuré en âge. Ce modèle est ajusté sur les données d’hospitalisation et de mortalité au printemps 2020 . En particulier, un R_0 avant le confinement est calculé pour chaque région. L’article suppose pour chaque région un R_0 constant, égal à cette valeur calculée, jusqu’à une date fictive, choisie selon un critère régional, à laquelle on mettrait un confinement en place. Deux critères sont considérés pour les confinements régionaux : 1) la date à laquelle le nombre d’hospitalisations dans une région atteint le niveau des régions les plus touchées par la COVID-19 au 17 mars 2020. 2) la date à laquelle un confinement permet de rester en dessous des capacités de soins intensifs dans la région. L’estimation des paramètres est basée sur différentes données, notamment les données de structuration régionale de population (INSEE) et les données d’hospitalisation (Santé Publique France) mais aussi les résultats d’autres articles étudiant l’épidémie de COVID-19.  

Résultats principaux

Les résultats indiquent que toutes les régions devaient être confinées peu après la date du confinement national, c’est-à-dire le 17 mars, avec un délai de maximum 10 jours pour la majorité des régions. Par ailleurs, il y aurait beaucoup plus d’hospitalisations en soins intensifs et de morts avec ce début différé de confinement, ce qui laisse penser qu’il n’aurait pas été utile de faire des confinements sur des critères locaux.  

Commentaire / brève évaluation, limites, ouvertures possibles

Le choix de modèle ainsi que l’estimation des paramètres me semblent pertinents. L’étude a été effectuée avec rigueur. Il est toutefois à noter que le modèle est déterministe. S’il y a très peu de cas de COVID-19 dans une région, on pourrait s’attendre à ce que l’épidémie ne se propage pas selon le modèle. Si les frontières des régions sont fermées de telle sorte qu’il n’y ait pas d’arrivée de personnes malades de l’extérieur, on pourrait s’attendre à ce que l’épidémie ne se développe pas ou qu’elle se développe avec du retard dans une région où il y a initialement très peu de cas.