URL

https://arxiv.org/abs/2010.08957

Type d’article

Preprint

Thème

Immunité Virologie

Que retenir de cet article, en 1-2 phrases ?

En utilisant des modèles intra-hôtes de la dynamique du SARS-CoV-2, l’efficacité de traitements antiviraux (remdesivir) et par anticorps (transfusion de plasma) est explorée. Dans certaines situations, un traitement trop précoce peut augmenter la durée de l’infection, suggérant que ces traitements devraient être utilisés sous contrôle clinique seulement.

Objectifs de l’étude / Questions abordées

Cette étude de modélisation explore l’efficacité de traitement par antiviraux et anticorps (transfusion de plasma de convalescents) à réduire la durée et la sévérité de l’infection par le virus SARS-CoV-2. Les questions abordées sont principalement l’effet du délai entre l’infection et le traitement ainsi que l’effet de la combinaison de ces deux traitements.

Méthode

Deux modèles intra-hôte sont utilisés. Le premier est un modèle intra-hôte de réplication virale intra-cellulaire (stochastique, simulation SSA) décrivant les étapes de la réplication du virus SARS-CoV-2 dans la cellule infectée et donne le nombre de particules virales produites. Le deuxième est un modèle intra-hôte de la dynamique virale (infection d’une population de cellules, système EDO de prolifération/mort et infection des cellules, de la dynamique virale et de la réponse immunitaire). Le deuxième modèle est ajusté sur un jeu de données de virologie de 12 patients de Singapour (Young et al. (2020) JAMA 323:1488–1494). L’effet des traitements par anti-viraux (remdesivir, premier modèle) et par anticorps (deuxième modèle) sont pris en compte.

Résultats principaux

Les résultats des simulations indiquent que la combinaison de traitements par antiviraux et anticorps peut être très efficace, mais que l’efficacité diminue rapidement si le début du traitement est retardé. Cependant un traitement précoce par antiviraux ou anticorps seulement peut prolonger la durée de l’infection. Pour cette dernière raison, les auteurs concluent que ces traitement devraient être restreints à des usages cliniques.

Commentaire/brève évaluation

L’article se base sur un petit jeu de données (12 patients), en plus de puiser dans la littérature pour estimer les paramètres propres au virus. Pour parer à l’incertitude sur les paramètres, les auteurs ont effectué une analyse de sensibilité. Un des paramètres importants qui ressort de cette analyse est le temps de latence entre l’infection d’une cellule et la libération des particules virales. Ce paramètre a été pris en compte dans le reste des analyses. Les résultats montrent que le timing des traitements est important pour réduire la charge virale totale (mesurée par aire sous la courbe (AUC)) et la durée de l’infection.
Comme bien des modèles, l’effet thérapeutique (cible, efficacité) est basé sur des mécanismes d’action qui peuvent être infondés. De plus, aucun effet secondaire à ces traitements n’est pris en compte. Les symptômes liés à l’infection ne sont pas modélisés ; il n’est donc pas clair que les traitements considérés ici auraient pu (ou pas) prévenir ou atténuer les symptômes les plus sévères.