URL

https://doi.org/10.1101/2021.03.19.21253974

Type d’article

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Thème

Immunité

Que retenir de cet article, en 1-2 phrases ?

Le seuil d’immunité collective est nettement plus bas lorsque cette immunité est due à la propagation naturelle de la maladie, comparée à une immunité vaccinale, au moins lorsque la stratégie vaccinale se concentre sur les populations à risque de forme grave de la maladie.

Objectifs de l’étude / Questions abordées

L’article étudie l’efficacité comparée de trois stratégies vaccinales différentes contre la Covid-19 : (i) visant à réduire la transmission ; (ii) aléatoire ; (iii) visant à réduire les formes graves, en vaccinant en priorité les groupes à risque.
L’efficacité est mesurée selon deux critères : (a) le taux de couverture vaccinale nécessaire pour atteindre l’immunité collective et (b) le nombre de décès évités par rapport à une absence de vaccination.

Méthode

Les auteurs emploient un modèle SIR adapté à la Covid-19, stratifié par âge. Les matrices de connexions entre groupes d’âge sont tirées de l’article Mistry, D. et al., Inferring high-resolution human mixing patterns for disease modeling. Nature Communications 12, 1–12 (2021) ; elles sont inférées à partir de données réelles.

Résultats principaux

Le seuil d’immunité collective lors de la propagation d’une infection dans une population hétérogène est nettement plus bas que l’estimation “champ moyen”, parce que les personnes immunisées sont alors préférentiellement celles qui transmettent le plus la maladie. Par conséquent, la couverture vaccinale nécessaire pour atteindre l’immunité collective est beaucoup plus haute dans les scénarios de vaccination (ii) et (iii) ; le scénario (i) s’approche du scénario “optimal” pour le critère (a). En revanche, le scénario (iii) optimise le critère (b).

Commentaire / brève évaluation, limites, ouvertures possibles

Les effets observés ne sont pas surprenants, mais l’article permet de les quantifier (ils sont importants !) sur des modèles “réalistes” de population, adaptés par pays. Plusieurs limites sont discutées à la fin : il n’y a pas de “dynamique vaccinale” (i.e. une part de la population est supposée vaccinée au début, puis l’épidémie se propage, alors que la situation pour SARS-CoV-2 est bien sûr une vaccination qui progresse en même temps que la propagation ; par ailleurs, les comportements de la population (modélisés par la matrice de connections entre groupes d’âge) sont supposés constants.