MAMON Gary (Institut d’Astrophysique de Paris, UMR 7095, CNRS, Sorbonne Université)

https://arxiv.org/abs/2005.06552

Le modèle évolutif SIR prédit une diminution trop forte des fractions de personnes infectées par la Covid-19 en France après le début du confinement national, par rapport à ce qui est observé. J’introduis trois extensions à ces modèles qui prennent en compte les arrivées quotidiennes dans les hôpitaux français, ainsi qu’aux soins intensifs, aux départs et aux décès. Ces modèles impliquent des rapports entre échelles de temps évolutifs aux fractions de ramification, supposés uniformes en France, et le nombre de reproduction de base, R0, avant et durant le confinement national, pour chaque région de France. Les données hospitalières sont bien ajustées par les modèles, à l’exception des arrivées en soins intensifs, qui diminuent dans le temps plus rapidement que prévu par tous les modèles. Cela suggère que les hôpitaux ont appris au fil du temps à mieux traiter les patients atteints de Covid-19 sans recourir aux soins intensifs. Le facteur de reproduction de base était R0 = 3,4 ± 0,1 avant le confinement et 0,65 ± 0,04 (90% c.l.) pendant celui-ci, tous deux avec quelques variations régionales. La fraction des personnes vaccinées a atteint un plateau inférieur à 1% en France (3% à Paris) fin avril 2020 (95% cl), suggérant un manque d’immunité collective et qu’une seconde vague de pandémie est possible lors de la levée partielle du confinement national. Le taux de mortalité par infection en France est de 4 ± 1% (90% c.l.). Sans le confinement ni la distanciation sociale, plus de 2 millions de décès dus à la Covid-19 se seraient produits en France. Après la levée partielle du confinement, si R0 est aussi élevé que 1,5, une deuxième vague entraînera 60 000 décès à la mi-juillet et plus d’un million en octobre, tandis que si R0 est de 1,2 ou moins, la pandémie est retardée avec le nombre de décès qui n’augmenterait fortement qu’en août, ce qui permettrait une réponse gouvernementale opportune.