CZUPPON Peter (1,2) , DÉBARRE Florence (1), GONÇALVES Antonio (3), TENAILLON Olivier (4), PERELSON Alan (4), GUEDJ Jérémie (3), BLANQUART François (2,3)

  1. Institute of Ecology and Environmental Sciences of Paris, CNRS, Sorbonne Université, UPEC, IRD, INRA.
  2. Center for Interdisciplinary Research in Biology, CNRS, Collège de France, PSL Research University.
  3. Infection, Antimicrobials, Modelling, Evolution, INSERM, Université Paris Cité.
  4. Theoretical Biology and Biophysics, Los Alamos National Laboratory.

https://doi.org/10.1101/2020.05.07.20092965

L’utilisation de traitements antiviraux déjà existants, et donc immédiatement disponibles et ayant un bon profil d’innocuité, est une première stratégie qui pourrait être efficace pour traiter de nouvelles infections virales. Nous développons un modèle stochastique intra-hôte pour analyser l’effet d’un traitement antiviral prophylactique durant la phase précoce de l’infection à SARS-CoV-2.

Nous étudions en particulier les différents mécanismes d’action des traitements, par exemple une réduction de l’entrée du virus dans les cellules, ou bien une réduction de la production de virus intra-cellules. Nous obtenons des estimations analytiques de la probabilité d’établissement d’une infection virale, de l’effet de l’utilisation conjointe de différents traitements, du temps nécessaire pour détecter une charge virale sous traitement, et du temps que met le virus à être éliminé de l’hôte. Nos résultats montrent que l’efficacité d’un traitement doit être supérieure à 80% pour bloquer l’infection. La combinaison de deux traitements à différents modes d’action permet de réduire considérablement ce seuil. De même, le délai jusqu’à la détection de la charge virale (par PCR) peut être prolongé jusqu’à 30 jours, alors qu’il est estimé à 4 jours sans traitement. Nos résultats suggèrent que le repositionnement de traitements avec un bon profil d’innocuité, utilisés en prophylaxie, pourrait permettre de réduire la charge virale dans des groupes à risque tels que les personnels soignants, et pourrait être une composante importante dans la lutte contre l’épidémie de SARS-CoV-2 dans les mois ou les années à venir.