Groupe de modélisation de l’équipe ETE (Laboratoire MIVEGEC, CNRS, IRD, Université de Montpellier)
http://covid-ete.ouvaton.org/Rapport12.html
Les virus évoluent rapidement du fait de leur taux de mutation élevé, leur grande taille de populations et leur temps de génération court. Cette évolution peut être neutre et ne pas affecter les caractéristiques des infections. Mais elle peut aussi être adaptative, c’est-à-dire conduire à une propagation accrue du virus. Par exemple, au cours de l’épidémie de 2013-2016 en Afrique de l’Ouest, le virus Ebola semble s’être adapté à mieux infecter les cellules humaines. Un trait particulièrement scruté est la virulence, c’est-à-dire le mal qu’un microbe fait à son hôte. Pour le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), cette virulence semble avoir augmenté depuis sa détection dans les années 80. La question se pose donc de savoir dans quelle mesure la virulence causée par le nouveau virus SARS-CoV-2 pourrait évoluer au cours de la pandémie actuelle. Pour le moment, aucune évolution de la virulence n’a été détectée. L’absence de hausse est cohérente avec le fait qu’une virulence plus élevée de la Covid-19 ne semble pas associée avec la propagation de virus. L’absence de baisse se comprend aussi vu que la transmission semble avoir lieu avant l’apparition des complications sévères de l’infection. Ce texte évoque donc des pistes théoriques en se basant principalement sur les connaissances issues d’autres virus.