SOUBEYRAND S. (1), RIBAUD M. (1), BAUDROT V. (1), ALLARD D. (1), POMMERET D. (2) et ROQUES L. (1)

  1. INRAE, BioSP
  2. Université de Lyon, UCBL, ISFA LSAF EA2429

https://doi.org/10.1101/2020.04.17.20069179

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Objectif. Les pays appliquent actuellement différentes stratégies pour contrôler l’épidémie de COVID-19. Les différences dans les structures de la population, la prise de décision, les systèmes de santé et de nombreux autres facteurs entraînent des trajectoires variées en termes de mortalité à l’échelle du pays. Notre objectif dans ce travail est de démêler l’avenir des pays européens de deuxième ligne (c’est-à-dire les pays qui présentent, aujourd’hui, un taux de mortalité modéré) par rapport à la vague COVID-19 actuelle.

Méthode. Nous proposons une approche basée sur les données, basée sur un modèle de mélange, pour prévoir la dynamique du nombre de décès par COVID-19 dans un pays focal donné en utilisant les données des pays qui sont en avance dans le temps en termes de mortalité induite par COVID-19 . Dans cette approche, les courbes de mortalité des pays avancés dans le temps sont utilisées pour construire des prédicteurs, qui sont ensuite utilisés comme composants du modèle de mélange. Cette approche a été appliquée à huit pays européens de deuxième ligne (Autriche, Danemark, Allemagne, Irlande, Pologne, Portugal, Roumanie et Suède), en utilisant la Belgique, la France, l’Italie, les Pays-Bas, l’Espagne, la Suisse, le Royaume-Uni ainsi que la province du Hubei en Chine pour construire des prédicteurs. Pour cette analyse, nous avons utilisé des données regroupées par le Johns Hopkins University Center for Systems Science and Engineering. Résultats. En général, les pays européens de deuxième ligne ont tendance à suivre des courbes de mortalité relativement douces (généralement celles de la Suisse et du Hubei) plutôt que des courbes rapides et sévères (généralement celles de l’Espagne, de l’Italie, de la Belgique, de la France et du Royaume-Uni). D’un point de vue méthodologique, les performances de notre approche prévisionnelle sont de l’ordre de 80% à 8 jours dans le futur, dès que le pays focal aura accumulé au moins deux cents décès.

Discussion. Nos résultats suggèrent que la poursuite de la vague actuelle de COVID-19 à travers l’Europe sera probablement atténuée, et pas aussi forte qu’elle l’était dans la plupart des pays de première ligne touchés par la vague.