ROQUES Lionel (1), KLEIN Etienne K (1), PAPAÏX Julien (1), SAR Antoine (2) et SOUBEYRAND Samuel (1)

  1. INRAE, BioSP
  2. Medicentre Moutier

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02550441

L’épidémie de Covid-19 a commencé dans la province du Hubei en Chine en décembre 2019 et s’est ensuite propagée dans le monde entier pour atteindre le stade de pandémie début mars 2020. Depuis, plusieurs pays sont entrés en confinement. Nous estimons l’effet du verrouillage en France sur le taux de contact et le nombre de reproduction effectif Re de la Covid-19. On obtient une réduction d’un facteur 7 (Re = 0,47, 95% -CI: 0,45-0,50), par rapport aux estimations réalisées en France au début de l’épidémie. Nous estimons également la fraction de la population qui serait infectée début mai, à la date officielle à laquelle le confinement devrait être assoupli. On retrouve une fraction de 3,7% (95% -CI: 3,0-4,8%) de la population française totale, sans tenir compte du nombre d’individus guéris avant le 1er avril, ce qui n’est pas connu. Cette proportion est apparemment trop faible pour atteindre l’immunité collective. Ainsi, même si le confinement a fortement atténué la première vague épidémique, le maintien d’une valeur faible de Re est crucial pour éviter une deuxième vague non contrôlée (initiée avec beaucoup plus de cas infectieux que la première vague) et donc éviter la saturation des structures hospitalières. Notre approche est basée sur le formalisme mécanico-statistique, qui utilise un modèle probabiliste pour relier le processus de collecte de données et le processus épidémiologique latent, qui est décrit par un modèle d’équation différentielle de type SIR.