ANGOT, Philippe (I2M - Aix-Marseille Université, CNRS)

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02545893

Dans cette note, je présente un modèle dynamique original de progression de l’épidémie de Covid-19 en France, le modèle dit HOPE, qui reste relativement simple. Notre modèle suit au mieux quatre indicateurs fiables : le nombre de patients dans les hôpitaux et les unités de soins intensifs (USI), le flux sortant des hôpitaux et le nombre de décès qui sont rapportés quotidiennement par le système de santé public français. Ensuite, nous donnons des résultats sur l’influence des mesures de verrouillage complètes prises par le gouvernement français le 17 mars 2020, initialement pendant 15 jours, puis pendant 30 jours et maintenant jusqu’au 11 mai 2020 mais peut-être plus loin. Nous montrons l’énorme impact du verrouillage général sur le tsunami infectieux pour éviter l’énorme catastrophe naturelle qui devrait se produire s’il n’était pas appliqué. En effet, le nombre de décès se trouve divisé par le facteur 120 en appliquant un verrouillage complet de 60 jours avec un taux d’efficacité évalué à 75%. Nous discutons de cet impact dans le respect de l’efficacité et / ou de la durée du confinement. En particulier, nous montrons qu’un petit effort de + 1% dans l’efficacité du verrouillage sauve 600 vies humaines; à l’inverse, un léger relâchement de -1% dans le respect du verrouillage coûte 600 morts de plus. Ensuite, nous enquêtons sur le déclenchement d’une vague secondaire d’infection non contrôlée après le verrouillage. Par conséquent, nous montrons que la stratégie «stop and go» n’est probablement pas un scénario raisonnable et durable mais plutôt un véritable crash test pour le système de santé. Enfin, nous proposons la stratégie de suppression dite “cascade d’amortissement successive” après le verrouillage général qui permet au taux d’efficacité d’aller progressivement à zéro au sein de plusieurs ondes secondaires de moins en moins contrôlées.