YE Jiachen (1,2), HU Qitong (1,2), JI Peng (1,2), BARTHELEMY Marc (3,4)
- Institute of Science and Technology for Brain-Inspired Intelligence, Fudan University
- Research Institute of Intelligent and Complex Systems, Fudan University,
- Institut de Physique Théorique, Université Paris Saclay, CEA, CNRS
- Centre d’Analyse et de Mathématique Sociales.
https://arxiv.org/pdf/2003.07276.pdf
Comprendre comment les mouvements interurbains peuvent modifier la distribution spatiale de la population est important pour la planification des transports mais est également un ingrédient fondamental de la modélisation épidémique. Nous nous concentrons ici sur les voyages de vacances (pour tous les modes de transport) pendant le nouvel an lunaire chinois et comparons les résultats de 2019 avec ceux de 2020 où des interdictions de voyager ont été appliquées pour atténuer la propagation d’un nouveau coronavirus (Covid-19). Nous montrons d’abord que ces flux de déplacement sont largement distribués et affichent à la fois de grandes fluctuations temporelles et spatiales, rendant leur modélisation très difficile. Lorsque les flux sont plus importants, ils semblent être plus dispersés sur un plus grand nombre d’origines et de destinations, créant de facto des plaques tournantes qui peuvent propager une épidémie à grande échelle. Ces mouvements induisent rapidement (en une semaine environ) une très forte concentration de population dans un petit ensemble de villes. Nous caractérisons quantitativement le retour à la distribution initiale en définissant un rapport pendulaire qui nous permet de montrer que cette dynamique est très lente et même arrêtée pour le nouvel an lunaire 2020 en raison de restrictions de déplacement. Les restrictions aux déplacements limitent évidemment la propagation des maladies entre les différentes villes, mais ont donc pour contre-effet de maintenir une concentration élevée dans un petit ensemble de villes, favorisant a priori la propagation intra-urbaine, sauf si les contacts individuels sont fortement limités. Ces résultats mettent en lumière la façon dont les mouvements interurbains modifient la répartition nationale des populations, un ingrédient essentiel pour concevoir des stratégies de contrôle efficaces au niveau national.